#201 - Perfect days
Les Japonais ont ce penchant pour la frugalité qui ne cesse de me fasciner. Dans ce film très contemplatif où les dialogues se font rares, on suit un nettoyeur de toilettes publiques à Tokyo dans son quotidien à la routine millimétrée. De ce résumé, on pourrait s’attendre à un personnage peu épanoui, alors qu’en fait, on s’attache à cet homme qui sait tirer de la vie des petits bonheurs simples mais authentiques. On apprend à le connaître au fur et à mesure des journées qui passent en découvrant ses hobbies et en observant les interactions qu’il a avec ses contemporains.
Le film m’a beaucoup fait penser à L’homme qui marche de Jiro Taniguchi.
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Le plan d’épargne Bitcoin de la Poste
Postfinance a lancé son offre crypto. Elle permet de faire un plan d’épargne (comprendre des transferts automatiques à une fréquence que le client détermine) jusqu’à révocation, ce qui me paraît assez intéressant. Des achats ponctuels selon les ressources à disposition sont aussi possibles.
Après, d’un point de vue financier, les frais sont assez élevés: jusqu’à 0.95% je crois pour une transaction (donc à chaque transaction) et 0.15% à l’année sur les frais de conservation (une fois par année).
A priori, il n’est pas possible de faire un dépôt de cryptos achetées par ailleurs et surtout, l’offre de cryptos est assez faible, il y a les plus grands noms (et encore), mais ça n’excède pas les doigts d’une main.
Cette nouveauté est néanmoins très importante parce qu’elle participe à démocratiser les cryptos via un acteur que les Suisses connaissent bien. Ceux qui souhaitent s’y mettre sans passer par un intermédiaire exotique seront donc plus rassurés. C’est à ma connaissance la seule banque suisse grand public qui propose ce genre de service, nul doute que les autres seront contraintes, tôt ou tard, à s’y mettre également.
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Feed vidéo: evergreen content
Si vous êtes toujours dans le déni, il est temps de vous réveiller. Le dernier réseau social qui résistait aux vidéos verticales cède également à la tentation. Ainsi, a-t-on appris que Linkedin s’amusait à expérimenter un feed vidéo, comme ses concurrents TikTok, Insta, Youtube et même Twitter (oui Twitter…!!! 🤷♂️).
A ce propos, j’ai remarqué que quand je regarde une vidéo sur TikTok, aucune date de publication n’apparaît. La donnée n’est tout simplement pas affichée alors que je regarde souvent cette information sur les autres réseaux.
En retirant la date de publication, le contenu est inscrit hors du temps.
Par conséquent, on dispose d’un gros réservoir de contenus valides dans lequel TikTok pioche pour nous servir celui qui sera le plus à même à nous maintenir sur la plateforme. Tout ça être très vaporeux.
Par conséquent, la fraicheur d’un contenu n’est plus une métrique déterminante dans l’algorithme. Seules comptent les affinités de l’internaute.
Ce changement de paradigme, d’un feed de news à un feed d’evergreen content (contenu pérenne) a de profondes répercussions sur une ligne éditoriale parce qu’il ne faut plus penser un contenu comme inscrit dans une timeline spécifique.
D’autres contraintes apparaissent en revanche:
est-ce que le contenu a beaucoup de concurrence?
en fait, comme les contenus sont déliés des news, il y a beaucoup plus de contenus disponibles pour un même sujet. Par exemple, les recettes de cuisines existent par centaines de milliers. Un nouveau créateur de contenus aura plus de chances de percer s’il choisit une thématique peu couverte.est-ce que le contenu restera valide dans 6 mois, 1 an ou 5 ans?
Les challenges ou trends qui apparaissent régulièrement sur la plateforme donnent de l’inspiration pour les créateurs, mais les vrais comptes qui percent sont ceux qui ont des contenus qui seront encore vus dans X années car toujours pertinents.
Pour un producteur de contenus, ce n’est donc pas un seul changement qu’il doit gérer (ndlr. apprendre la production de vidéos verticales) mais deux, puisqu’il doit aussi repenser entièrement sa ligne éditoriale.
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La Fièvre II
La série La Fièvre a le mérite de nous alerter sur un risque sous-estimé. Souvent, on parle de pearl harbour numérique pour désigner un piratage massif ou attaque foudroyante d’un Etat belliqueux. Obama essaie de nous sensibiliser à cette menace, notamment dans le film qu’il a financé Leave the world behind.
Top U.S. officials have warned for years that the nation is unready for a major cyberattack. Then-Defense Secretary Leon Panetta said in late 2012 that the U.S. faced the possibility of a “cyber Pearl Harbor” at the hands of foreign attackers. Politico
La Fièvre nous propose le scenario d’un Pearl harbour d’une autre nature, celui où la guerre civile démarre dans des enchainements difficiles à prédire, mais largement facilités par internet.
Pour le coup, je trouve ce scenario beaucoup plus plausible que celui d’une attaque d’un Etat parce qu’on a déjà vécu des répétitions de ce qui semble inéluctable…
Et une fois que c’est en route, personne ne sait où ça s’arrête.
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Dans l’épisode 3 de la série, les protagonistes citent le livre de Stephan Zweig, Le monde d’hier, que j’avais commencé en début d’année mais pas terminé, parce que j’avais calé à mi-parcours de l’ouvrage (j’ai surtout aimé la première et dernière partie). Je m’y suis remis et c’est vrai qu’il y a de nombreux passages qui interrogent notre monde actuel, tant les propos tenus à l’époque résonnent avec les temps qui courent. Je me garderais bien de faire des comparaisons avec 14-18 ou 39-45… mais j’ai trouvé intéressant tout le développement qu’il fait sur la perte d’insouciance et la fin de la sécurité telle que nous l’avons connue dans les années 2000, que lui a vécu avant 1914.
Le passage suivant a inspiré l’auteur de la série…
“Peu à peu, il devint impossible d’échanger avec quiconque une parole raisonnable. Les plus pacifiques, les plus débonnaires étaient enivrés par les vapeurs de sang. Des amis que j’avais toujours connus comme des individualistes déterminés s’étaient transformés du jour au lendemain en patriotes fanatiques. Toutes les conversations se terminaient par de grossières accusations. Il ne restait dès lors qu’une chose à faire : se replier sur soi-même et se taire aussi longtemps que durerait la fièvre.”
Le livre figure désormais dans mon top 3.
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J’ai conduit ma première électrique
Je devais amener mon Honda pour un service de routine. Ils m’ont prêté un SUV full électrique, la e:Ny1.
Bon alors… question accélération ça dépote, mais alors côté autonomie, à peine 350 km après une charge complète. C’est faible franchement.
L’accélérateur est très sensible aux pressions du pied. Le véhicule se conduit très facilement, même si on sent le côté massif de la voiture. Elle doit faire facile 2 tonnes.
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Wrapping up
💌 Une version en ligne de mes billets se trouve sur mon blog.
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Love ❤️,
-E