#61 - Apollinien vs Dyonisiaque
Si vous me lisez attentivement, vous vous êtes sans doute rendu compte de la schizophrénie qui m’habite. La passion pour le digital d’un côté, le besoin conscient de la juguler de l’autre.
Nietzsche avait théorisé cette bipolarité en opposant l’Apollinien au Dyonisiaque. Une espèce de Ying et de Yang à la sauce européenne dont l’origine nous vient tout droit de la mythologie grecque. Nietzsche nous décrit les traits de ces deux marqueurs:
l’ordre, l’harmonie, le calme pour l’Apollinien,
le bruit, la débauche, le sauvage, le chaos pour la Dyonisiaque.
Le web actuel penche plutôt du côté Dyonisiaque. C’est le chaos et la consommation effrénée. Et donc, conscient de cela, je tente de rééquilibrer, en apportant de l’Apollinien (comprendre de l’ordre) en me faisant moins piéger.
Il ne s’agit pas de rejeter l’un ou l’autre mais de trouver le bon équilibre.
Et ça demande beaucoup d’efforts.
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Blockchain
J’ai lu le “que sais-je” dédié à ces deux technologies et ai appris plein de choses. Mais d’abord, un mot sur le bouquin en lui-même. Assez court, il reste assez peu accessible bien qu’un effort ait été fait pour vulgariser ces technologies qui restent très théoriques, peu palpables et donc, difficile à appréhender.
La Blockchain est une innovation extrêmement disruptive. Elle nous fait basculer d’un monde dominé par la confiance à un monde dit “trustless”. Exemple: si vous souhaitez envoyer de l’argent au Brésil, vous devez actuellement passer par un intermédiaire qu’on appelle banque pour transférer votre argent à votre destinataire. Vous êtes donc obligé de faire confiance à un intermédiaire pour que le job soit réalisé.
Ce type de schéma se reproduit dans d’autres circonstances, notariat, assurances, etc.
La globalisation et internet en particulier ne sont pas très adaptés à ce système. Il n’est pas toujours évident de faire confiance à des organismes d’autres pays dont nous ne connaissons pas bien la solidité. Je ne connais ni les banques brésiliennes, ni japonaises etc.
C’est là qu’intervient la blockchain. Elle désintermédie. Exit le rôle de la banque, de l’assurance, du notaire, etc. la blockchain log toutes les opérations effectuées dans le registre accessible à tous. Deux individus peuvent donc échanger sans recourir à une banque.
On appelle cela un système trustless.
Car le système ne repose plus désormais sur la confiance (qu’on place dans un intermédiaire), mais sur la preuve. Pour inscrire une opération dans le registre commun, cette dernière doit faire l’objet d’équation extrêmement complexe, recourant à une puissance de calcul très coûteuse et très difficile à reproduire. Le résultat est inscrit dans le registre et devient très difficile (voire impossible) à falsifier, du fait de la puissance de calcul requis, mais aussi parce que la blockchain, reproduite dans différents nœuds, dispose d’une copie du registre qui permet de vérifier une opération. En d’autres termes, si j’arrive à changer le registre à un endroit, je ne peux pas le corriger partout où il se trouve. Et ce registre, il se trouve dans tous les noeuds de la blockchain.
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En gros, en schématisant on arrive à un système similaire:
Equation A
Equation B (Equation A)
Equation C (Equation B (Equation A))
Etc.
Le résultat de la précédente opération sert de base à la suivante.
Chaque opération est inscrite au fur et à mesure dans les nœuds de la blockchain. Chaque nœud a une copie du registre.
Si je change l’équation A, je dois le faire partout où se trouve la copie du registre, c’est à dire sur tous les noeuds. Et comme l’équation sert de base aux équations suivantes, cela veut dire réécrire le registre dans son ensemble. Impossible.
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Cette complexité - j’espère que vous avez réussi à me suivre - rend la falsification virtuellement impossible. Il n’y a plus besoin d’intermédiaires. Je sais désormais que tel virement a été fait entre Dupont et Duchemol tel jour, ainsi que le registre de la blockchain l’a loggué.
Ce système est basé sur la preuve puisque qu’il s’agit d’opération mathématiques qui produisent ces équations. La preuve est le résultat de ces équations.
C’est une disruption majeur du système actuel.
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BITCOIN
L’émission des Bitcoins aura une fin. C’est à dire qu’ils ne seront pas illimités. On l’atteindra quand 21 millions auront été émis, nous sommes aux alentours de 17 millions. ça paraît beaucoup, mais c’est finalement assez peu.
Il ne faut donc pas penser le Bitcoin comme une monnaie traditionnelle (euros, dollars, francs), il ne servira pas pour l’achat de boissons ou de kebabs.
Non, il faut envisager le bitcoin comme de l’or: une ressource limitée dont la rareté fera la valeur et dont le principal général sert de base de travail pour toutes les autres cryptos.
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Value
Blockchain, Bitcoin… tout cela fait partie du développement de ce qu’on appelle “Internet of Value”.
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-E