#200 - La Fièvre
J’ai commencé la nouvelle série Canal, La Fièvre, et après seulement deux épisodes, c’est déjà un chef d’oeuvre. On part d’un fait divers - un footballeur qui donne un coup de boule à son coach - puis on suit une agence de gestion de crise aider les protagonistes à se sortir de la tourmente. Tout ceux ou celles qui font un peu de com’ devraient regarder cette série tant elle traite avec justesse des problématiques actuelles.
Vous prenez un abo d’un mois, ça coûte 30 balles et après vous le coupez.
Evidemment, je m’identifie énormément à l’héroine principale bien que je ne sois pas aussi doué qu’elle. Elle a un petit côté « bible de sociologie sur pattes » parfois un peu trop poussé, mais la série est assez précise sur les mécaniques diaboliques des médias qui ont une fâcheuse tendance à remettre une pièce dans la machine au lieu de calmer tout le monde.
Bref à voir de toute urgence !
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Blue TV exit?
Bon… j’ai blue TV que je n’utilise plus que pour regarder les infos. ça fait grosso modo, 25.- par mois pour regarder LCI. J’hésite à sauter le pas de me passer de cet abonnement mais n’ai pas encore eu le cran de le faire. Même le downgrader je peux pas, puisque je n’aurais plus la seule chaine que je regarde encore.
Et puis, en me faisant un abonnement Canal+ pour regarder la série dont je viens de vous parler, j’ai réalisé que j’avais accès à un bouquet de chaines tout à fait correct. Avec en plus les productions HBO, Paramount Plus et tous les films récemment sortis.
Tout ça pour 30.- par mois. Very tempting.
Seul bémol, pas de replay apparemment.
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Where is Kate Middleton II?
Kensington Palace s’est décidé à communiquer. Une vidéo a été publiée sur les comptes du Prince et de la Princesse de Galles où l’on voit Kate annoncer sa maladie. Quand j’ai vu ce clip, j’ai buggué sur son extrême solitude mais ai aussi été touché par sa dignité.
J’ai continué à observer ce que les réseaux sociaux en disaient et contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, les théories ont continué à proliférer. Là où ce type de vidéo aurait mis un terme à la polémique par le passé, les théories se poursuivent sur le web, laissant entendre qu’il s’agirait d’un deepfake à grands renforts d’analyse qui valent ce qu’elles c’est à dire pas grand chose.
De cette situation, c’est Bustle qui en parle le mieux.
Up until a year ago, conspiracy theories about the Royal Family were reserved for the aunt you pretended not to know on Facebook. Her racist comments about Meghan Markle and insistences on a wide-scale cover-up of Princess Diana’s death served only as reminders to steer clear of the topic come Thanksgiving. But on Jan. 17, something changed: Kensington Palace announced Kate Middleton had undergone a surgery that would require her to be hospitalized for up to two weeks, and likely stay out of the public eye until after Easter. Of course, your aunt had her own theories. But this time, so did everyone else.
Soon, however, online chatter snowballed into accusations and rumors of divorce, decampment, domestic violence, and even near-death experiences. Not even an (admittedly Photoshopped) Mother’s Day photo or (annoyingly blurry) video of the royal could quell rumors. Your most seemingly normal friend started posting side-by-side paparazzi photos of the Princess on Instagram Stories, and even you may have found yourself 15 videos deep into unconfirmed rumors about her marriage on TikTok.
(…)
While Royal women are no strangers to bearing the brunt of Buckingham Palace’s PR disasters, the sheer ubiquity of the discourse and the palace’s inability to control it, has much more to do with us, and how our distrust of news has gone mainstream.
C’est exactement ce que je racontais dans mon dernier billet
On a un immense problème de crédibilité. Ce cas est un précédent qui change la donne, y compris dans la gestion de crise, parce que même si Kensington Palace a merdé au début, l’issue ne s’est pas terminée comme une crise l’aurait été avec la réponse qui a été donnée au grand dam de la couronne qui avait pourtant toujours suivi le même mantra: « never complain, never explain ». De ce point de vue, l’explication fournie par Kate est une nouveauté qu’on n’avait pas l’habitude de voir. Néanmoins, si les premières réponses furent à côté de la plaque - c’est un fait et donc une erreur de gestion-, la dernière réponse n’a pas fermé la séquence comme elle l’aurait dû. Et ça veut absolument tout dire de notre époque. Le public ne croit plus à ce qu’il voit, ni à ce qu’il entend. On entre dans une nouvelle ère où la défiance est l’état de base.
Dans son article, l’auteure pointe du doigt Trump et l’effet délétère des fake news qu’il a tant popularisé. C’est incontestable, mais je crois aussi malheureusement que le web a dans sa nature profonde une aversion pour toutes les institutions. C’est dans son fonctionnement de se passer des intermédiaires.
Je sais pas comment on sort de ce merdier, mais on voit déjà dans d’autres cas, des institutions s’appuyer sur des influenceurs qui paradoxalement ont plus de crédibilité (LOL!) auprès du public, pas pour rien qu’elles passent par eux.
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Wrapping up
💌 Une version en ligne de mes billets se trouve sur mon blog.
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Love,
-E