#187 - Year 2024
J’ai nommé l’année 2024, l’année où on allait arrêter de s’informer.
Wild prediction me direz-vous mais je crois que les médias n’ont pas fini de se saboter. L’affaire Depardieu en est le plus vif symptôme mais de loin pas le seul. Je suis depuis plusieurs semaines une communauté Reddit r/rienabranler sur laquelle les membres partagent tous les articles produits par des médias officiels, dont on a strictement rien à faire. C’est savoureux de justesse.
2024 nous promet une nouvelle année complètement folle, avec plein d’élections et d’événements. Donc rien ne porte à croire que sur ce front là, la situation va s’améliorer. Au contraire, ça va être l’hystérie.
Tout le monde voit que la situation internationale commence à sentir très très mauvais. J’hume dans l’air une envie d’en découdre qu’on semble incapable à désamorcer. Je crains hélas qu’il faille ménager nos esprits pour affronter tout ce qui nous attend.
Cela ne signifie pas d’ignorer ce qui se passe, mais simplement de ne pas se laisser envahir par toutes ces mauvaises news.
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Quelques lectures
J’ai lu le dernier prix Goncourt dont je n’attendais absolument rien. L’histoire d’un sculpteur italien en pleine montée du fascisme ne me parlait pas et puis, je me suis pris au jeu. Sans être un page-turner, on a envie de savoir ce qui va se passer. Le tout est très bien écrit. Donc plutôt une très bonne surprise que je n’aurais probablement jamais achetée s’il n’avait pas le label du prix littéraire.
J’ai enchainé avec un pavé. La biographie de Warren Buffett. L’histoire est parfois très technique, je ne comprends pas toujours ce qui est expliqué. J’aime pourtant bien parce qu’en filigrane, on parcourt les moments importants de l’histoire américaine. Par ailleurs, on y apprend une méthode intéressante, celle des intérêts composés, communément appelée effet boule de neige. Buffett est parti de rien et est devenu riche en faisant quelques paris gagnants, en s’adaptant aux situations qui se présentaient à lui et en suivant avec une constance adamantine la même logique. Le temps a fini par le récompenser. La chance aussi.
Cette logique de l’effet boule de neige ne s’applique pas qu’aux finances mais à peu près à tout ce qu’on entreprend dans la vie. Ce sont ces petites habitudes qui façonnent notre quotidien et les résultats qu’on en tire dans un sens comme dans un autre. Car autant les bonnes habitudes vous donnent des résultants positifs qui ne cessent de croître quand elles sont régulières, autant les mauvaises vous plongent toujours plus dans la chienlit. Cet effet est remarquablement expliqué dans l’excellent livre "Un rien peut tout changer”.
Pour en revenir à Warren Buffett, il a toujours fait preuve d’une certaine retenue quant aux dépenses. Tout l’argent qu’il gagnait il le réinvestissait pour le faire travailler. Suivant cette logique, il n’y avait plus qu’à attendre. Tout n’a pas été un long fleuve tranquille, plusieurs ratés ont émaillé son aventure mais il est parvenu à systématiquement augmenter son capital. Conclusion, pour tirer profit des intérêts composés, il faut miser sur une très longue période, car les bénéfices exponentiels n’arrivent qu’à la toute fin, pas au début.
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Hopium
La scène se déroule lors du repas de Noël dernier. Nous sommes entre le foie-gras et le saumon, donc au tout début du menu. Ma grand-mère demande alors à ma soeur et moi “c’est bien TikTok?”.
Comme Buffet l’avait théorisé: "C’est lorsque mon chauffeur de taxi me dit d’acheter une action que je sais qu’il faut la vendre."
J’avais envie de sabrer le Champagne.
Nous avons donc atteint le peak TikTok, et from there, on va gentiment redescendre à la réalité. Interestingly enough, ma grand-mère a su comprendre que TikTok était un réseau par la seule présence du filigrane sur une vidéo. Cette idée qu’ils ont eu à l’origine a vraiment révolutionné tout le secteur.
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Industry
Vous ai-je déjà parlé de la série Industry? Ce show nous plonge dans la vie de 4 graduates londoniens (deux femmes, deux hommes) qui terminent leur stage dans la banque d’investissement fictive PierPoint. Je ne comprends absolument rien à leur métier, mais c’est là justement l’intérêt, une plongée dans le monde des traders avec ses salles de marché et… ses habitudes qui paraissent un peu folles, comme rester au travail jusqu’à 22h ou faire son fitness au bureau avec ses collègues, dans un entre-soi ultra-toxique.
La série m’a donné un sérieux coup de vieux quand, du haut de mes 40 ans, je me suis dit en contemplant leurs vies Mais enfin, ils ne vont jamais tenir la distance avec une telle hygiène de vie. C’est que tout le monde couche avec tout le monde, et que chacun ou presque se drogue. Y a un petit côté malsain qu’on prête volontiers aux banquiers.
Perso j’adore, parce que ces 4 jeunes sont paumés, qu’ils ne savant pas trop ce qu’ils font, ce qui me semble-t-il, dépeint assez bien la vie d’aujourd’hui. C’est aussi l’occasion de découvrir la prestation d’un acteur assez dingue, Gus, qu’au début on trouve un chouia coincé, jouant le fils d’un diplomate Ghanéen, élevé au sein de l’élite britannique et parlant dans un anglais british qu’on croit n’exister qu’à la Cour d’Angleterre. Du miel pour les oreilles (il ferait un excellent James Bond). Mais mon acteur préféré est sans conteste Robert issu d’un milieu ouvrier et qui s’en prend plein les gencives, encaisse tout ça stoïquement, enfin le croit-on parce qu’en fait, il passe son temps à s’autodétruire. En tout cas dans la première saison.
Si la banque est un prétexte au milieu dans lequel on évolue, le vrai thème de la série porte sur les maltraitances que ces quatre jeunes subissent au quotidien. Tous les employés en sont victimes, mais on découvre à travers leur parcours une certaine culture d’entreprise. Attendez-vous à de nombreuses scènes super malaisantes. Pas très prometteur me direz-vous mais c’est intéressant de voir comment ils intègrent ces pratiques/les combattent ou encore, comment elles infusent dans leurs entourages qui deviennent alors des victimes collatérales.
Véritable fil rouge tout au long des saisons, cette “culture d’entreprise” revient comme la priorité number one des managers alors que tout démontre le contraire.
La bande son est par ailleurs un petit bijou. Bref, foncez!
NB: à regarder quand les enfants sont couchés si vous voyez ce que je veux dire.
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Wrapping up
💌 Une version en ligne de mes billets se trouve sur mon blog.
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En vous souhaitant à toutes et tous une heureuse et douce année,
xoxo
-E