#147 - Hey Cooper
J’avais soigneusement évité la série Emily in Paris tant elle avait mauvaise presse. Bourrée de clichés, girly, tout semblait réuni pour que je passe à côté de cette production. Mon feeling a changé lorsque j’ai appris dans la presse que les anglo-saxons se ruaient sur les appartements parisiens après avoir vu le show. Je ne sais pas trop pourquoi, mais ça a attiré ma curiosité.
L’affaire est revenue sur la table familiale en plein repas de Noël; j’ai commencé à la regarder le lendemain. Un petit épisode, pas plus, tout en en parlant à une amie. Cette amie a terminé rapidement les saisons alors que je trainais derrière ayant une autre série à terminer (White Lotus). Une fois cette dernière terminée, je suis devenu obsessed avec ce show.
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Le pitch est assez simple: une jeune Américaine est mutée à Paris dans une agence de communication parisienne de luxe. S’ensuit l’acclimatation de cette jeune professionnelle du marketing aux us et coutumes français. Alors oui… c’est bourré de clichés tant sur les Français et les Américains et Paris y est présenté sous une forme plus qu’idyllique. Bien qu’on tombe dans les travers faciles de la Tour Eiffel, du pain au chocolat ou du travail pendant le week-end, certains des stéréotypes mis à l’écran sont plus finement trouvés et démontrent que la culture française est plutôt bien comprise même si certains me laissent un peu perplexe, comme les crottes de chien qui ont l’air de choquer les Anglo-saxons. Cette France décrite n’existe pas pour autant, on parle d’une France carte postale.
C’est simple, sans enjeu, on s’y retrouve facilement et ça ne dure que 30 minutes par épisode.
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Emily est le personnage principal. Gaffeuse, elle n’en reste pas moins douée et trouve des solutions à de nombreux problèmes que rencontre l’agence. Malgré ses capacités, elle peine à stabiliser sa situation professionnelle, un peu à l’image des Millennials de notre époque. Son parcours est jalonné de rencontres plutôt heureuses et rares sont les grosses emmerdées, à part évidemment des contrariétés ci et là. On est dans une série feel good et franchement ça fait du bien.
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Si je suis devenu obsessed avec le show, c’est parce que sous couvert de suivre les aventures d’une femme dynamique et positive, se cache la promotion d’un contre-modèle au système américain. Une alternative certes grossière, peu réaliste, mais tout de même intéressante qui remet en question la place qu’occupe le travail dans nos vies, en particulier si on est Américain, en nous incitant à cultiver ces petits moments de plaisirs qui jalonnent nos vies. La série se moque gentiment des français, de leur propension à ne pas travailler le week-end, à commencer les journées à 11h du matin, etc. mais ça fait du bien et on se dit au final… mais quelle vie de merde j’ai… moi aussi je veux cette vie lol. Bon, après on sait évidemment que tout est fait pour nous vendre du rêve. Pas un immeuble miteux, pas un graffiti, ni bouchon représenté à l’écran.
Si le show connaît un tel succès et si les Anglo-Saxons recherchent tant un appartement à Paris, ce n’est pas simplement pour la ville, mais pour ce lifestyle et je crois qu’il y a quelque chose de culturel en Europe que le reste du monde nous envie, c’est ce côté dolce vita, ces terrasses que j’ai rarement vu en Amérique du Nord et encore moins en Asie…
Alors oui, une première lecture du show nous pousse à rire des clichés sur Paris, mais une analyse plus approfondie nous interroge plus largement sur ce modèle américain imposé un peu partout.
Wrapping up
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-E