#173 - For All Mankind et The Bear
C’est en écoutant l’excellent podcast d’Anaïs Bordage et Marie Telling que j’ai découvert For All Mankind, une série qui a absorbé toute mon attention ces dernières semaines.
Dans cette uchronie, les Russes devancent les Américains en se posant en premier sur la Lune. De ce petit changement découle un développement historique bien différent de celui que nous avons connu. La conquête spatiale n’en est alors qu’à ses débuts parce que les Américains n’auront cesse de réparer ce “raté” en faisant tout pour devancer les Russes sur les prochains milestones. On se prend donc à imaginer ce qu’aurait pu être cette conquête spatiale si les efforts déployés dans les années 60 avaient perduré dans le temps.
La première saison démarre donc en 1969 et s’étend dans les années 70, la deuxième se passe dans les années 80 et la troisième dans les années 90. Je n’ai pas d’autres exemples en tête où une série fait ainsi des bonds aussi conséquents dans le temps. ça fonctionne très bien parce que l’on voit les personnages évoluer dans leurs trajectoires individuelles. J’ai adoré suivre la progression de leur arc scénaristique.
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Si cette série m’a autant captivé, c’est parce qu’elle critique en filigrane notre monde très individualiste et notre manque d’attention (ce qu’on a appelé la crise de l’attention). Pour relever des défis de cette nature, une personne seule ne va nulle part. La conquête spatiale requiert de la patience, du travail d’équipe, des compétences, une attention extrême portée sur tous les détails qu’impose une mission spatiale, bref…. tout ce que notre monde actuel semble mépriser.
La science y tient par ailleurs une place prépondérante sans sombrer dans l’hyper technique qui ne parle qu’aux docteurs en physique... Par petites touches, on comprend que ce monde parallèle est plus évolué que le nôtre parce qu’ils disposent de technologies que nous connaissons, bien avant que nous les ayons eues comme par exemple le téléphone portable. Ainsi, All For Mankind n’est pas une série à la Starwars. Nous sommes dans une fiction tout à fait crédible. Pas de pistolet laser ou autres, mais un monde en avance sur le nôtre dans son exploration des mondes extraterrestres sans tomber dans l’invraisemblable.
La méritocratie est un autre thème important de cette série. Les personnages qui travaillent le plus sont récompensés. Et comme les résultats à atteindre sont tels, on comprend que la série critique nos propension à tout vouloir tout de suite.
Great things take times.
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Les deux premiers épisodes sont un peu rough… J’ai eu un peu de mal à me caler. J’ai eu l’impression de voir Mad Men, un monde super-masculin, un peu cliché, mais l’ensemble prend une tournure très intéressante dans l’épisode 3 où les femmes obtiennent une place plus prépondérante pour ne pas la lâcher. De même, si certains personnages peuvent être pénibles au début, on finit par les adorer, comme dans Game of Thrones où on s’étonne d’aimer Jaime alors que c’est un enfoiré dans les tous premiers épisodes.
La réalisation est impeccable.
Bref, foncez!
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The Bear
The Bear est l’autre coup de coeur de cet été. On suit les déboires d’un chef qui récupère le restaurant de son frère subitement disparu. Ce bouiboui fonctionne tant bien que mal, c’est bruyant, parfois désagréable à regarder tellement ils crient et pourtant, on kiffe à fond.
La saison 2 est un petit bijou. Elle explore notre besoin individuel de trouver une place dans la société. A place to belong. Et donc nous suivons certains personnages dans leurs parcours individuels pour mieux saisir ce qu’ils affrontent, leurs peurs, leurs craintes, leurs angoisses et comment ils parviennent à surmonter cela pour fonctionner ensemble tant bien que mal.
Là aussi, la réalisation est impeccable.
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Peak TV
Pour revenir au podcast que je citais en début de lettre, j’ai adoré écouter les nombreux debriefs de ces deux journalistes. Je vous le recommande fortement pour leurs décryptages (wait what… le thème principal de la saison 2 de White Lotus c’est le sexe?) toujours très travaillés et plein de sensibilité. 8 saisons sont disponibles donc il y a probablement un épisode sur une série que vous avez aimé.
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Wrapping up
💌 Une version en ligne de mes billets se trouve sur mon blog.
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Love ❤️,
-E