Substack a donc lancé sa dernière nouveauté, appelée “Notes”. Si elle ressemble furieusement à Twitter, elle fonctionne légèrement différemment. Pas de hashtags ici et un fil au double flux proposé par défaut aux utilisateurs: un général avec - si j’ai bien compris - tous les membres et un autre dévolu à nos inscriptions sur le site.
A l’origine, Substack n’accueillait que des newsletters. J’ai ouvert la mienne en 2019 convaincu par ce système hybride d’envoi par email et d’hébergement comme un blog traditionnel. De mes nombreuses tentatives à tenir un blog, Substack est ma première réussite. Auparavant, je finissais toujours par abandonner soit parce que je manquais de régularité, soit parce que je peinais à trouver un angle éditorial. La simplicité du service m’a aidé dans ce sens.
Depuis, Substack a gagné en notoriété, notamment auprès des journalistes qui ouvrent petit à petit leur propre newsletter comme complément à leur activité principale. Cet espace leur permet d’approfondir certains sujets qu’ils couvrent sans être censurés par le média pour lequel ils travaillent, parce qu’ils ne sont pas obligés de respecter un nombre de caractères limités comme ça peut arriver dans un journal. Ici, ils peuvent à la fois traiter des sujets qui les intéressent et s’étendre comme ils le souhaitent. Surtout, ils peuvent monétiser leurs écrits en activant un paywall. C’est ce que certains ont appelé l’avènement du journalist influencer.
D’une certaine manière donc, cette nouveauté “Notes” essaie de proposer un réseau social à une communauté plutôt instruite. Les responsables de Substack expliquent que cette nouvelle fonctionnalité a été pensée pour faire découvrir des newsletters à de nouveaux lecteurs par pollinisation. Nous pouvons en effet citer une partie d’une newsletter pour en faire un post qui ressemble à un tweet. Une sorte de citation qui permet de développer une audience par capillarité. Et pour les gros auteurs, ça semble marcher d’après les premiers retours.
Si je trouve cette notion de “pollinisation” intéressante, loin de la recherche du buzz ou de la viralité qui a tant marqué les réseaux sociaux cette dernière décennie, je m’en inquiète aussi. Facebook et plus largement Instagram ont commencé à chuter quand ces réseaux ont abandonné leur coeur de métier pour intégrer toutes sortes de nouvelles fonctionnalités qui ont fini par les dénaturer. Instagram a connu le succès grâce aux photos, mais on ne sait plus vraiment à quoi on a affaire aujourd’hui… Stories, Reels, photos, Lives, DMs, tout ça se mêle dans un boulgui boulga mal défini qui péjore le réseau dans son ensemble.
Cet avis n’est pas partagé par tout le monde. Ainsi la journaliste Molly Wood y voit une ébauche de super-app pour les auteurs:
Also, while I know there have been some worries about Substack due to its recent public fundraise, which caused a lot of speculation that it may not be doing well, financially, Substack is kind of killing it as an everything app, at least for publishing. This thing is a media company in a box! Think about it:
Custom domains = it’s your homepage
Newsletters, including monetization = it’s your writing business
Podcasts = it’s your audio platform
Subscriber chat = it’s Discord
Notes = it’s Twitter (but smaller, which is actually great!)
Difficile de contredire, mais je doute que tous les auteurs de la plateforme utilise chacun de ces outils. Le volet “newsletter” reste l’élément central, celui par lequel Substack s’est fait connaître et reste identifié.
Pour Substack, cette nouveauté est une tentative d’améliorer les rentrées d’argent, pas de créer une super app pour les auteurs, même si, oui, elle renforce cette idée de media-company-in-a-box. Le réseau prend une commission à chaque abonnement contracté à une newsletter, sur le modèle d’Apple. Si les Notes permettent d’augmenter les audiences, elles devraient donc logiquement générer davantage d’abonnements et donc, de rentrées financières pour le site.
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she’s turning food into art (some tasty interlude)
@mxriyum on tiktok
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Twitter is dying
Twitter se meurt tous les jours un peu plus. Pendant ce temps, la concurrence s’organise. Casey Newton explique que certains choisissent de copier les meilleures fonctionnalités pour proposer une alternative, mais jamais complètement. C’est le cas notamment de Mastodon et Post, tandis que d’autres, comme Substack essaient d’innover. Pour Substack, comme j’ai essayé de l’expliquer ci-dessus, il s’agit de créer une couche pour faire découvrir des newsletters auxquelles s’abonner et in fine, générer des nouveaux abonnements.
Pour Artifact en revanche, la démarche se démarque par son approche innovante. Ce service dont j’ai déjà parlé se présente comme le TikTok du texte. Quand vous ouvrez l’app, des articles vous sont proposés. Plus vous utilisez l’app, plus elle apprend vos goûts. Après quelques semaines d’essai, j’y reviens régulièrement en découvrant toujours des articles intéressants. Elle s’adresse clairement aux news junkies comme moi.
Depuis quelques jours, l’app propose aux utilisateurs de commenter les articles. Kevin Systrom (le créateur d’Instagram à l’origine de cette nouvelle app) explique ce qu’ils essaient de faire. En fait, ils ont remarqué que de moins en moins de gens sont actifs parce qu’ils ont l’impression de performer. En revanche, ils commentent volontiers. Les utilisateurs peuvent ensuite noter les commentaires et ceux qui ont des bonnes notes voient leurs futurs commentaires montrés en premiers (un peu comme Reddit). Pas de profil à priori, pas de possibilité de faire des posts, mais une couche de commentaires qui se superpose au web. Une couche sociale plutôt light qui pourrait faire émerger une communauté.
“It’s way less pressure-filled than making a post,” Systrom told me in an interview this week. “When you tweet, or you create an Instagram story — the trend that I've seen, being part of these companies, is that fewer and fewer people post over time. And it's because you feel like you're performing. So what we wanted to do was figure out how to create a surface where people could interact and effectively post, but not feel like they were on display in a feed for everyone.”
Cette réflexion est intéressante et en même temps un risque majeur pour tout réseau social: ils n’ont de sens que si les utilisateurs postent des contenus. Sinon, ces espaces sont vides. Et qui dit espaces vides, dit utilisateurs qui désertent.
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New kid in town: Lemon8
Cherchez pas, vous n’y aurez pas accès… mais aux US, tous les jeunes parlent de cette nouvelle app. Créée par nos amis de ByteDance, il s’agirait d’un mashup entre Instagram et Pinterest avec un parti pris résolument lifestyle. Elle ferait fureur.
Lorsqu’elle lance une nouvelle app, ByteDance crache les dollars comme s’il en pleuvait pour faire connaître l’application en visant en général les plus jeunes. Ensuite, il n’y a plus rien à faire, à force d’en parler, l’effet de réseau joue à plein. Ici, il s’agit d’emmerder encore plus le groupe Meta. L’interface de l’app ressemble furieusement à Instagram.
Comme vous l’aurez compris, je n’ai pas pu mettre les doigts dedans, mais je soupçonne la compagnie d’anticiper une potentielle interdiction de TikTok pour être quand même présente sur le territoire américain.
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Talking about TikTok…
Blick nous raconte que les employés de TikTok disposeraient d’une touche magique, appelé “touche de feu” pour booster une vidéo en particulier, indépendamment des algorithmes.
Et de nouvelles révélations du magazine économique américain «Forbes» mettent TikTok encore plus en difficulté. De quoi s'agit-il? Les collaborateurs de TikTok et de Bytedance auraient la possibilité de fausser (et ainsi booster) le nombre d'utilisateurs sur une vidéo, en activant une mystérieuse touche (appelée la «touche de feu»).
Ce qui bien évidemment inquiète parce que dès lors qu’on peut faire ça, on peut manipuler une opinion très facilement.
What could go wrong…???
Related: Shein, la firme de fast-fashion, est aussi dans le viseur des US.
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Strange things are happening in the US
Certains Etats des US légifèrent le web en ordre dispersé. Le Montana est le premier Etat à bannir TikTok. L’Arkansas rend illégal l’accès des mineurs aux réseaux sociaux sans l’accord des parents. C’est comme si le Valais interdisait Instagram et les Grisons demandaient la vérification d’identité pour accéder au web. D’une certaine manière pourtant, c’est aussi le cas en Suisse. Genève est le premier canton à légiférer sur l’intégrité numérique (à ma connaissance). Est-ce souhaitable pour autant? Pas sûr. Source.
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Another tasty interlude
Ce type explore l’histoire des sandwichs et fait des vidéos recettes…
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Mise à jour Ethereum: Shapella
C’est une étape clé qui a été passée avec succès jeudi dernier. La cryptomonnaie Ethereum continue sa mue en réussissant la mise à jour Shanghai et Capella, appelée par les utilisateur “Shapella”. Concrètement, les utilisateurs pourront “unstaker” leurs Ethereums bloqués depuis 2020.
En fait, pour sécuriser le réseau Ethereum, les utilisateurs “stakent” des ethereums qui valident les transactions sur le réseau (il en faut 32 pour être considéré validateurs). En échange, ils reçoivent des récompenses qui peuvent varier de 4 à 7% selon le site sur lequel ils le font. Donc si vous stakez 10eth, vous recevez à peu près 0.4 eth par année en intérêt. Au cours actuel de l’Ethereum ça fait environ 800.-
Il faut se lever tôt pour avoir ce genre d’intérêts dans une banque traditionnelle, mais il faut quand même préciser quelques éléments. 10eth, ça représente environ 20’000$. Il y a une part de risques à les staker, par exemple un piratage, etc… et les cours sont super volatiles. Ils peuvent chuter rapidement sans que vous ayez le temps de réagir. Pendant trois ans, il était impossible de les unstaker…, c’était verrouillé sans aucune garantie de les récupérer si la mise à jour foirait…
Mais bonne nouvelle, tout s’est bien déroulé! Ethereum consolide encore davantage sa position de leader après le Bitcoin devenu hors de prix.
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Quick life-saving advice
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AI Journalism
What I’ve deduced: In today’s written-word landscape, there is room for a couple of giant, sprawling news organizations, which most people are willing to pay for; room for practical, service-based journalism, like trades, which can be expensed or written off; and room for really excellent reporting that’s entertaining and insightful, too—work that makes you smarter and that you simply love. All the other stuff—the fluff, the poorly executed, the throw-offs that could have been written by ChatGPT—will never work long term.
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A bottle of water
On s’émeut de la consommation d’énergie des cryptos et autres blockchain… L’AI ne fait guère mieux. Une bouteille d’eau douce par conversation serait consommée. That’s a lot.
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Beef
J’ai adoré cette comédie noire qui explore le comportement de deux personnages qui se débattent pour “réussir” à l’américaine et dealent avec une bonne dose de frustration et de colère. Une critique en creux de l’American dream, faite aussi d’empathie tant on finit par s’attacher aux deux protagonistes malgré leurs défauts.
Gros coup de coeur pour l’actrice principale Ali Wong que je découvrais pour la première fois.
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Wrapping up with some chill interlude
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Love ❤️,
-E
Je vote pour le Valais libéré d'Insta!!! Il restera d'autant plus "à jamais gravé dans mon cœur" 🤪